C. TERRAL Douleur et Acupuncture Edit. SAURAMP MED.-LICTER01-FR
Reference : 111622
36,97 € HT 39,00 € TTC

Claudie TERRAL, Edit. SAURAMP MED. 306 .p


Ce livre est un témoignage, résultat de mon activité de chercheur et de médecin à Montpellier de 1972 à 2007 dans le but de porter un regard différent sur l’Acupuncture au travers d’observations...

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Description

Détails

  PREFACE « L’incrédulité est quelquefois le vice d’un sot et la crédulité le défaut d’un homme d’esprit. L’homme d’esprit voit loin dans l’immensité des possibles ; le sot ne voit guère de possible que ce qui est. C’est là peut être ce qui rend l’un pusillanime et l’autre téméraire. » - Denis DIDEROT (1713-1784) Dans une époque où tout doit changer en tenant compte de la globalisation des problèmes économiques et sociaux, l’homme garde ses spécifications bien au-delà des frontières qu’il s’est imposé. La douleur reste pour lui une nécessaire obligation qu’il souhaiterait éviter au maximum, ce qui justifie toutes les tentatives thérapeutiques dont la multimillénaire acupuncture introduite par les chinois et qui s’est maintenue au fil du temps avec néanmoins des essais multiples pour la mieux comprendre et la rendre plus scientifiquement acceptable. C’est précisément l’objet du livre que présente le Docteur Claudie Terral qui pratique une médecine moderne et efficace et qui a consacré un long temps à une recherche expérimentale rigoureuse dont elle rapporte les principales étapes et les résultats indiscutables. Certes cela n’a pas été une aventure tranquille car l’acupuncture est, et a été considérée comme une médecine dite douce ou parallèle, plus ou moins mystérieuse avec l’introduction d’aiguilles dans le revêtement cutané en des points placés sur des lignes appelées méridiens portant des noms d’organes donnés par les chinois. Cette pratique en apparence irrationnelle est basée sur la circulation de l’énergie avec le yin et le yang.

Elle a une longue tradition et de ce fait un langage idiomatique qui nous parait ne plus correspondre aux exigences sémantiques de notre siècle et du développement exponentiel des sciences de la vie. Elle garde en tout cas et personne ne peut le nier l’avantage d’être économique sur fond d’une crise où la Sécurité Sociale se préoccupe de plus en plus de la santé de ses économies.

Pour sortir de cette tradition pesante et dépassée, nous avons bénéficié de quelques heureux facteurs. Ma rencontre dans les années soixante avec Jacques Niboyet, remarquable praticien à l’esprit ouvert et à l’immense culture scientifique et médicale m’a introduit dans un groupe de médecins originaux, Henri Jarricot, Paul Nogier, René Casez, René Bourdiol, fondateurs du GLEM (Groupe Lyonnais d’Etudes Médicales) soucieux de mieux comprendre ce qu’ils faisaient : acupuncture et manipulations vertébrales, non enseignées à l’époque dans les facultés de Médecine, dont la plus ancienne sise à Montpellier. Ils vinrent me visiter dans le laboratoire d’Anatomie dont j’avais la charge et acceptèrent de chercher avec moi sur le cadavre des faits et non plus seulement des hypothèses. J’eus ensuite la chance en 1971 après dix années de démarche d’obtenir la création de l’Unité 103 de recherches de l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) dont j’avais terral pu faire les plans pour pouvoir exécuter dans de bonnes conditions des programmes expérimentaux. Jacques Niboyet avait alors fait une thèse de science sur les propriétés électriques des points d’acupuncture en démontrant leur moindre résistance au courant électrique. Ce fait d’observation méritait à l’évidence d’être démontré et relié à la structure anatomique du point décrit par les chinois. Bien que ce type de recherche ne s’intégrât pas exactement dans le domaine des recherches biomécaniques propres à mon unité, je décidai de nous y lancer d’autant que nous avions un fort potentiel d’ingénierie nous permettant de définir un protocole rigoureusement scientifique avec une instrumentation de mesures de paramètres des plus précises. Mais chacun sait que faire de la recherche impose deux conditions impératives : d’une part avoir en plus des idées des moyens en particulier financiers et nous les avions et d’autre part avoir des bras servis par un bon cerveau et nous avions la chance que Claudie Terral, alors assistante au laboratoire d’Anatomie, accepte de prendre en charge le protocole avec l’assistance de notre groupe motivé de médecins sur occupés par leur pratique médicale. Je me dois de ce fait de lui rendre hommage de s’être passionnée pour cette recherche, d’y avoir passé beaucoup de temps tout en poursuivant à la Faculté de Médecine un troisième cycle d’études avec des certificats et un diplôme d’études et de recherches en biologie humaine (DERBH). Son remarquable travail de recherche aurait dû logiquement être couronné par une thèse qu’elle avait rédigée après ces années de travail exclusif. C’était malheureusement sans compter sur le sectarisme et la malveillance de quelques universitaires prétentieux et bornés qui se sont opposés à sa soutenance. Malgré le préjudice inacceptable d’une telle pratique montrant s’il le fallait que l’acupuncture n’a pas encore un plein droit de Cité dans nos Facultés, l’essentiel est le résultat final de cette recherche qui est exposée en détail dans le livre de Claudie Terral.

En effet on ne saurait trop insister sur l’importance de cette approche scientifique de l’acupuncture qui donne des bases indiscutables à cette pratique empirique millénaire. Il faut rappeler en premier lieu que la douleur, tant décriée et combattue, s’inscrit dans le programme fonctionnel de l’homme comme une alarme prioritaire, base de la protection des structures biologiques. Elle génère le plus rapidement possible après une agression des réflexes de retrait ou des comportements de fuite indispensables pour la sauvegarde des individus. Il n’y a pas de douleurs inconscientes, et de ce fait ce signal inonde le cortex cérébral après un relais sélectif dans le thalamus qui est le centre de convergence de toutes les afférences du système nerveux et le point de passage obligé de nombre de voies descendantes. Les patients qui ont une anesthésie d’un territoire cutané connaissent bien le méfait des brûlures non perçues et donc non évitées. Cependant certaines douleurs chroniques n’ont plus qu’un rapport lointain avec les lésions organiques qui leur ont donné naissance et elles deviennent très invalidantes constituant dans certains cas une véritable maladie, motif légitime de consultation et de recherche de traitement. Connaître bien les voies de la douleur et tous les intermédiaires neurochimiques de sa transmission a été le premier objectif de nos recherches. Il faut évidemment savoir distinguer une douleur due à une agression externe telle une piqûre à un doigt ou une blessure cutanée qui garde une localisation consciente très précise, d’une douleur d’origine interne viscérale ou rachidienne qui n’a pas cette localisation organique précise du fait même que l’individu connaît et perçoit mal « son en soi biologique ». Ceci amène en second lieu à insister sur le rôle fondamental de la peau qui reste encore pour beaucoup mal connue. C’est un vêtement capteur d’une remarquable intelligence de conception et d’une grande richesse d’innervation. Elle est souple et mobile, mais fixée par des brides fibreuses allant de sa face profonde aux éléments du sous sol : pièces squelettiques (clavicule, bassin, processus spinaux du rachis, crâne …), articulations, aponévroses et lames tendineuses. Sa partie superficielle épidermique avasculaire a une croissance permanente d’éléments cellulaires qui viennent en surface mourir de dessèchement à l’air accompagnées par des fibres nerveuses « nues » sensibles à l’effleurement. Les couches dermiques et hypodermiques abritent de très nombreux capteurs nerveux pour la plupart encapsulés et capables de recueillir des informations spécifiques de tact (corpuscules de Pacini, Meissner, Merkel), d’étirement (Ruffini) ou de température (Krause). De ce fait, la peau est une extraordinaire interface non seulement avec l’extérieur (sensibilité extéroceptive) mais aussi avec l’intérieur du corps (sensibilité proprioceptive consciente). Ce point mérite d’être bien compris. L’homme pilote une machine très intelligemment compliquée avec un minimum d’instructions nécessaires. Un ignorant complet voire un animal de compagnie peut exécuter des tâches motrices complexes sans avoir besoin de savoir qu’il a des centaines d’actionneurs musculaires à contrôler et curieusement un homme connaissant parfaitement la biologie ne fonctionne pas mieux qu’un ignorant. Ceci veut dire que la commande est simple et utilise un langage global basé sur les mouvements et pas sur les muscles. Mais la robotique nous a appris que pour piloter un segment corporel dans un espace tridimensionnel, le cerveau doit connaître l’état des moteurs musculaires (relâché, contracté ou étiré) et les angles des segments. Les fuseaux neuromusculaires, capteurs de raideur et les organes de Golgi, capteurs de force, renseignent sur les états des muscles. Quant aux angles segmentaires, ils ne peuvent pas être mesurés par les muscles (redondance et absence d’une bibliothèque cérébrale des insertions musculaires pour un possible calcul géométrique) ou les ligaments. Le génie du constructeur de la machine est de se servir de la peau comme goniomètre. Tout mouvement quel qu’il soit entraîne une déformation de la peau périarticulaire qui est traduite en signal de position et de mouvement par les capteurs de Ruffini de la peau. Tout segment insensible ne peut être contrôlé par le système moteur. Il existe une boucle stato-kinétique reliant le clavier moteur de l’aire 4 du gyrus précentral au clavier sensitif des aires 1, 2, 3, 5 du gyrus postcentral qui nous permet de savoir consciemment et constamment où nous sommes et où nous allons avec notre corps. Le schéma corporel qui est la perception consciente de notre corps est alimenté par deux systèmes sensitifs : la peau et les yeux. Les muscles ne peuvent intervenir car ils ne sont perçus consciemment que lorsqu’ils sont douloureux par les métaborécepteurs (fibres C intramusculaires) ou lorsqu’on les sent avec la main au travers du revêtement cutané. En plus de ce rôle important dans la mobilité, la peau est également le miroir viscéral, interface d’expression des viscères du tronc, non accessibles à une vision directe. Ce sont les classiques douleurs projetées que le thérapeute doit savoir détecter et analyser avec précision pour un diagnostic approprié des dysfonctionnements viscéraux.

Avoir identifié physiquement, histologiquement et physiologiquement les points d’acupuncture sous la forme de complexes neuro-vasculaires dans le revêtement cutané est donc une découverte considérable qui donne à l’acupuncture une dimension scientifique qu’elle n’avait pas auparavant. En comprenant le fonctionnement de ce vaste réseau de complexes neuro-vasculaires marquant une véritable jonction fonctionnelle entre le nerveux et le vasculaire sous la supervision constante du maître d’oeuvre hypothalamique fortement lié au cortex cérébral et corrélé directement avec l’hypophyse, chef d’orchestre de la vie endocrinienne, ouvre à partir de la recherche expérimentale et clinique une voie royale à une nouvelle forme de médecine. L’utiliser judicieusement pour le traitement des douleurs ou des troubles réversibles du fonctionnement viscéral ou endocrinien tel que décrit dans le livre de Claudie Terral est donc un objectif que devraient suivre beaucoup de médecins et que devraient comprendre beaucoup de patients. C’est en tout cas le souhait qu’on peut formuler en espérant une très large diffusion de ce livre passionnant, fruit d’un travail de très longue haleine.
Professeur Pierre Rabischong Doyen Honoraire de la Faculté de Médecine de Montpellier 20 décembre 2008

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